LE

L'action sociale de la Légion étrangère

Retour
| 09 Janvier 2017 | 77849 vues

La solidarité : supplément d’âme de la Légion étrangère

La solidarité à la Légion est consciente et volontaire, elle renvoie à la notion de solidité, de cohésion, où les liens indéfectibles qui sont créés entre chacun de ses membres et chacune de ses formations défi nissent le fondement de l’esprit de corps.

C’est aussi un contrat implicite reliant le légionnaire à l’Institution Légion étrangère. Il ne s’agit pas d’expier un passé trouble. La justice contractuelle au sein de la Légion, s’exprime par l’obligation de réciprocité, sans revendication. Selon les règles de cette justice évoluée, tout contrat d’échange ou même de don suppose qu’avec les bénéfices, on accepte les charges consenties.

Contrat où le légionnaire accepte l’exigeante vie qui sera la sienne. Contrat où la Légion s’engage à l’élever selon son mérite. Contrat où chacun s’engage à respecter le “Code d’honneur du légionnaire” et accepter le sacrifice. La Légion s’engage à ne jamais abandonner les siens. Chaque prolongation de ce contrat est un renouvellement de confiance. Cette confiance conduit naturellement à la fidélisation.

À cette notion relativement normative, la Légion a ajouté sa part humaine, pour lui donner cette texture particulière qu’on appelle valeur, au coeur d’une éthique. Une solidarité à nulle autre pareille, qui prend en compte les dimensions d’altruisme et de générosité présentes à la racine de l’idée de solidarité.

Cette valeur de solidarité tient toute la Légion étrangère et en fait une partie de son exception. La confiance, la parole donnée, l’équité, la fidélité, l’esprit de corps, l’esprit de famille… Tout s’explique dans ce supplément d’âme que la Légion transmet à ses légionnaires.

L’EXPRESSION QUOTIDIENNE DE CETTE SOLIDARITÉ

Cette solidarité Légion est complexe à résumer puisqu’elle se trouve en filigrane dans tous les actes de la vie du légionnaire, pendant et après son service. Elle intègre également d’emblée, et depuis toujours, la famille des légionnaires.

Pour les légionnaires

Intégrité, fraternité, nouvelle chance, équité et respect sont des mots qui résonnent, des mots porteurs de sens qui sont les bases de cette solidarité.

Le contrat

Première expression de cette solidarité. Les jeunes engagés s’engagent à servir la légion avec honneur et fidélité, dans n’importe quel régiment, et partout où la France a besoin d’elle. En contrepartie de ce service, outre la formation qu’ils reçoivent, la famille qu’ils intègrent, le cadre structuré qu’ils trouvent et leur rémunération, il peuvent acquérir la nationalité française ou bénéficier d’une reconversion.

L’intégration

Gage d’une solidarité effective. La Légion étrangère donne sa chance à tous ceux qui veulent la saisir. Cette intégration fonctionne en respectant des principes simples et éprouvés ; rassembler grâce à une langue unique (amalgame), cultiver une histoire commune, adhérer à des valeurs, apprendre - comprendre et respecter le code d’honneur, adopter des règles de vie spécifiques, s’identifier à des symboles, et finalement gravir l’escalier social pas à pas.

Une autre chance

Gage d’une solidarité en devenir. La Légion étrangère dispose d’un système de sélection qui permet d’envisager un nouveau départ. Tout le monde a sa chance tant qu’il est apte médicalement, physiquement, psychologiquement et que sa motivation est solide.

L’égalité des chances

La solidarité par l’égalité. Une fois sélectionnés, tous les légionnaires sont égaux. Ils commencent tous au même niveau et passent par le rang.

La fraternité d’armes

La solidarité des combattants. “ Chaque légionnaire est ton frère d’arme, quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille ” (Art 2 du Code d’honneur du légionnaire). Cette fraternité là est celle du combat, celle des opérations et des bivouacs.

Solidaire dans la souffrance. “ Tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés ” (Art 7 du Code d’honneur du légionnaire). Si un légionnaire a un accident au combat ou hors zone d’opération, alors qu’il est en activité ou s’il a quitté nos rangs, la Légion s’engage à s’occuper de lui le temps nécessaire à son rétablissement ou à sa réinsertion. Le blessé peut bénéficier du centre des convalescents de la Malmousque à Marseille ou de l’Institution des invalides de la Légion étrangère à Puyloubier.

Une formation unique de combattant

Elle allie entraînement et éducation. Une éducation où on inculque aux légionnaires des valeurs communes qui reposent sur le code d’honneur du légionnaire ; le culte de la mission, la rigueur dans l’exécution, le devoir de mémoire et le culte des Anciens et la fraternité. Tous suivent un entraînement de combattant d’infanterie de haute exigence. C’est la base commune.

Pour les anciens

L’Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE)

L’institution accueille et héberge les anciens légionnaires handicapés, âgés ou en difficulté pour leur fournir un accompagnement social ou médico-social, une adaptation à la vie active ou une aide à l’insertion sociale et professionnelle. En retour, les anciens qui le peuvent réalisent des travaux de reliure ou de céramique, participent aux vendanges et aux récoltes d’olives qui produisent le “ vin de la Légion ” et l’huile d’olive du Domaine du Capitaine Danjou.

La Maison du Légionnaeir d’Auriol

Le Foyer d’entraide octroie des subventions d’investissement et de fonctionnement à la Maison du légionnaire. Cette Maison reçoit des anciens pour un jour ou jusqu’au terme de leur vie.

L’entretien des “carrés Légion”

L’accompagnement en Terre. Le Foyer d’entraide est responsable de l’hommage aux morts et du devoir de mémoire. À ce titre, il gère ou contribue à l’entretien de plusieurs “carrés Légion”, dans différents cimetières, où reposent d’anciens légionnaires.

Pour les familles

Le Foyer d’entraide

Il accorde des aides individuelles (secours et prêts d’honneur), sur la base de dossiers initiés par les différents échelons sociaux. Il met en oeuvres des mesures de protection des majeurs, ordonnées par l’autorité judiciaire.

La Légion sauvegarde et améliore la condition du personnel, dans le cadre de réformes continues et compense l’impact des fortes mutations qui affectent les familles.

LE FINANCEMENT DE CETTE SOLIDARITE

Deux organismes sont responsables de l’ensemble du financement de la solidarité Légion étrangère : le Foyer d’entraide de la Légion étrangère (FELE) et le Cercle mixte de la Légion étrangère (CMLE). Fédérés au sein de la Division entraide et solidarité (DES), ils permettent à celle-ci de coordonner les actions à mener dans les domaines spécifiques de l’action sociale et de l’amélioration de la condition du personnel.

L’action sociale

Le Foyer d’entraide de la Légion étrangère (FELE), agit sans but lucratif et met en oeuvre le plan d’action sociale au profit des légionnaires, en activité, des anciens, ainsi que pour leur famille. Ses ressources sont générées par les recettes provenant de la vente du “ vin de la Légion ” et de l’huile d’olives produits sur le Domaine du capitaine Danjou, mais aussi de la vente des réalisations des ateliers (céramique, reliure) de l’Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE). Les ressources dégagées par l’abonnement au magazine mensuel Képi Blanc participent également à la solidarité. Le Foyer d’entraide est autorisé à recevoir dons et legs qui constituent ses fonds principaux.

La condition du personnel

Le Cercle mixte de la Légion étrangère (CMLE), constitué des onze succursales des régiments étrangers, met en oeuvre les activités de restauration, hôtellerie et loisirs (RHL). Il contribue au financement de la condition du personnel servant à la Légion grâce aux ressources dégagées par ses activités. Il fait l’objet d’un prélèvement spécifique sur ses activités non régaliennes, permettant d’alimenter le Fonds d’entraide et de solidarité de la Légion étrangère (FESLE). Ce fonds financera le Plan d’action sociale (PAS) de la Légion étrangère. Il est, par ailleurs, le canal principal de vente des productions de vin et d’huile produits sur le Domaine du capitaine Danjou.