LE

La Courtine : retour aux fondamentaux pour le 1er REG

Retour
| 24 Octobre 2012 | 26484 vues
Du 8 au 19 octobre 2012, le 1er Régiment étranger de génie a déployé l'ensemble de ses compagnies sur le camp de la Courtine situé dans le département de la Creuse.

Durant quinze jours, les 400 légionnaires sapeurs de Laudun ont pu profiter des infrastructures inédites qu’offre le camp pour parfaire leurs savoir-faire dans le domaine du génie.

L’occasion de réaliser des tirs métiers

«Pour le régiment, c’est l’occasion de réaliser des tirs métiers », explique le lieutenant- colonel Phelut, chef du BOI  du 1er REG. « Concrètement, c’est l’opportunité de s’exercer aux tirs d’explosifs, notre spécificité en tant que sapeurs. Cette pratique nécessite des infrastructures spéciales et le camp de la Courtine dispose de polygones d’explosifs nous permettant des tirs avec des charges de 50 kg, ce qui n’est pas le cas partout». C’est également l’occasion de s’exercer aux tirs avec des charges spéciales. «Ce sont toujours des tirs d’explosifs auxquels nous avons rajouté du métal par exemple afin de fabriquer des charges coupantes, perforantes ou encore allongées». Au total, auront été consommés 85 charges spéciales dont 16 charges allongées, 2400 mètres de cordeaux détonants, 400 détonateurs pyrotechniques, 450 pétards de 500 grammes et près de 3500 kg de matière active. 

Une multitude de possibilités

Si les séances de tirs d’explosifs restent le point d’orgue du séjour, il n’en reste pas moins que le camp de La Courtine offre une multitude de possibilités aux sections. Ainsi, les légionnaires ont pu profiter des nombreux pas de tirs ALI  pour s’entraîner. Au programme, de jour comme de nuit, parcours offensifs et défensifs au Famas, simulateur de tirs AT4 (avec réducteur), tirs 12.7 avec affuts ou en tourelle du VAB ou bien encore tirs au pistolet automatique.

Le village de combat fut quant à lui particulièrement apprécié et exploité différemment selon les groupes. Alors que certains déployaient leur lot AZUR  le long des ruelles factices, d’autres s’entrainaient au sauvetage de combat en répétant les gestes à exécuter lors de l’extraction d’un blessé sous le feu de l’ennemi. 

Activité plus ludique sur le papier, le parcours Bulldog s’est révélé être un parcours d’obstacles exigeant. Néanmoins, les groupes s’en sont donné à cœur joie pour le terminer en première position. 

Enfin, les nombreuses zones de manœuvre auront permis de travailler l’ouverture d’itinéraire, la contre mobilité avec la réalisation de plan d’obstacles mais aussi le ravitaillement tactique de nuit.

Réalisation d’un abatti en situation réelle

« L’abatti est une technique consistant à positionner des charges d’explosif sur des troncs d’arbres le long d’un axe. En les reliant à un détonateur, on déclenche une explosion qui permettra, une fois les arbres tombés, de bloquer la progression ennemie » explique le capitaine Mathey, commandant d’unité de la 3ème compagnie. La Courtine est l’un des seuls endroits en France où il est possible d’effectuer cette pratique en situation réelle. Le 1er  REG, qui ne l’a plus pratiquée dans de telles conditions depuis 2001 a donc renoué avec ce savoir-faire spécifique de l’arme du génie. 

Concrètement, après la reconnaissance des lieux, les deux sections mises en place dans un cadre tactique ont procédé au marquage des arbres sur une longueur de 100 mètres. Ensuite, à l’aide d’un abatimètre, les légionnaires sapeurs calculent la charge d’explosif à mettre en œuvre en fonction du diamètre de l’arbre. Ce jour là, 15 kg d’explosifs auront été nécessaires à l’abatage de la vingtaine d’arbres. Le commandant d’unité est satisfait. «Le résultat que l’on cherchait à obtenir est atteint. C’est-à-dire bloquer un axe qui pourrait être emprunté par l’ennemi. Un exercice satisfaisant d’autant que la compagnie se prépare pour partir en Guyane au mois de janvier. Un endroit où la maîtrise de l’explosif nous sera nécessaire notamment pour créer des zones d’héliportage afin de pouvoir évacuer d’éventuels blessés».

Deux mois avant la célébration de la sainte Barbe, les sapeurs du 1er REG ont fait honneur à leur sainte patronne en maniant avec dextérité les explosifs. En revanche, lors du prochain séjour à La Courtine prévu au mois de janvier, la spécificité amphibie du 1er REG sera mise en avant avec des séquences de franchissement MLF  et l’intervention des plongeurs de combat du génie sur une épave submergée.

VOIR LA PHOTOTHEQUE DE CET ARTICLE

Crédits photos: Sergent-chef LUYCX - Sergent LIEBER

Source : LTN TARTIVEL - 1er Régiment étranger de génie