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La 13e DBLE est devenu aujourd’hui un outil de combat

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| 31 Janvier 2018 | 34643 vues

La 13e DBLE est emblématique de la réussite de la remontée en puissance et la densification de la Force opérationnelle terrestre (FOT) depuis 2015. Transfert des EAU vers le Larzac, redimensionnement du régiment, et engagement enfin, le chef de corps a tenu une conférence de presse pour annoncer son prochain départ en opération extérieure, inséré dans le dispositif Barkhane. Un belle prouesse.

 

La 13e DBLE, l’unité emblématique de la réussite de la remontée en puissance de la FOT

 

La 13e DBLE est emblématique de la réussite de la remontée en puissance et la densification de la Force opérationnelle terrestre depuis 2015. Implantée aux Emirats Arabes avec 60 légionnaires permanents, elle est rapidement identifiée pour être un pion important dans la définition de la nouvelle architecture d’armée permettant de rééquilibrer l’offre stratégique entre opérations extérieures et territoire nationale.

Symboliquement, le drapeau arrive sur le plateau du Larzac (Aveyron) le 29 juin 2016. Immédiatement, le régiment a trois paris à emporter : s’implanter sur un territoire marqué [le transfert], aligner des effectifs identiques à ceux des régiments d’infanterie [le redimensionnement], et surtout faire du régiment une unité opérationnelle projetable [l’engagement].

C’est la pleine réussite de ces trois étapes que le chef de corps a voulu marquer en organisant une conférence de presse en janvier 2018, à la veille d’engager une partie de ses hommes sur l’opération Barkhane. Après seulement 2 ans, la 13 est aujourd’hui totalement opérationnelle. S’il y aura toujours une surveillance sur le suivi du chantier infrastructure, le chef de corps goûte légitimement son plaisir de pouvoir annoncer son départ en OPEX.

Le colonel Guillaume Percie du Sert est chef de corps depuis deux ans. Il a 44 ans et est Saint-Cyrien d’origine. Il a une belle connaissance opérationnelle dans les rangs de la Légion, et a servi dans les états-majors centraux à Paris.

 

 

« L’objectif de cette conférence est d’informer les Aveyronnais sur la finalité de l’intense préparation opérationnelle du régiment qu’ils ont pu percevoir dans la région depuis notre installation : la 13e DBLE est devenu aujourd’hui un outil de combat qui voit dans la phase de projection qui arrive, l’aboutissement de sa montée en puissance sur le plan opérationnel.

 En 2016, le régiment est arrivé en Aveyron, à la Cavalerie, dans le cadre de la remontée en puissance des effectifs de l’armée de Terre voulu par le président de la République pour lutter contre les nouvelles menaces et suite aux attentats de 2015. Comme tout nouvel arrivant, nous avions quelques inquiétudes, mais, d’emblée, J’ai  été marqué par l'accueil chaleureux des élus et de la population du Sud Aveyron. Bonnes relations que je souhaite pérenniser.

 Pour notre installation, l’armée de Terre a souhaité que cette formation soit emblématique en matière d’infrastructures respectueuses de l’environnement et d’équipements modernes. C’est aujourd’hui encore un chantier en cours, mais qui livrera un camp rénové, moderne et adapté à notre façon de vivre et de nous entraîner. Pour moi, c’est un chantier important qui scelle notre implantation sur cette terre. Puis la 13e DBLE a vu ses effectifs croitre très rapidement pour devenir un régiment d’infanterie à part entière, un régiment qui terminera complétement sa montée en puissance en 2018, en alignant  1300 hommes sur ses rangs. Mais nous sommes déjà à plein régime.

 Parce que l’opérationnel est notre quotidien, tout en montant nos murs et en accueillant nos jeunes légionnaires, nous avons participé, comme les autres régiments, à la mission Sentinelle déployée sur le territoire national (Paris, Marseille, Toulouse, Perpignan, Besançon…).

 Mais aujourd’hui, dans le cadre d’une relève programmée, je vous annonce que la 13e DBLE va rejoindre le Mali afin de poursuivre au plus loin la protection des Français qu’elle a assuré ces derniers mois au plus près dans l’opération Sentinelle.

 La 13e Demi-brigade de Légion étrangère arrive donc au terme de sa montée en puissance. Elle est aujourd’hui un régiment apte à la projection extérieure. Elle effectuera sa première OPEX au premier trimestre. Il s’agit d’un évènement marquant de l’Histoire de la « 13e DBLE implanté au Larzac ». A peine installée, la 13 part assurer  la sécurité de la France et des Français, là-bas, à l’étranger et dans les forces de souveraineté et de présence dans les DOM-COM. C’est notre métier. Nous laisserons nos familles entre vos mains amicales, nous partons rassurés.

 Deux compagnies de combat seront engagées en OPEX pour au moins quatre mois. Les légionnaires ont effectué une mise en condition finale extrêmement intense pour remplir leur mission de manière efficace. Composées de d’anciens expérimentés et aguerris et de jeunes légionnaires dont ce sera la première OPEX, ils sont prêts à combattre et servir la France avec honneur et fidélité. La 13e DBLE part remplir la mission qui lui a été confiée au nom de la France avec en tête son Histoire ancienne et récente.

  Il s’agira de la huitième relève programmée depuis le lancement de l’opération Barkhane. Là-bas se joue une partie de notre sécurité nationale (discours du Président Emmanuel Macron à Niamey, le 22 décembre), qui se traduit par la lutte contre les groupes terroristes dans la bande Sahélo-Saharienne. La lutte contre ces groupes terroristes nécessite une réponse globale dont Barkhane constitue le volet militaire aux côtés d’acteurs politiques, diplomatiques et économiques. Pour accomplir ses missions, les 4000 hommes de Barkhane s’attachent à développer la mobilité, la flexibilité et la réactivité pour pouvoir mener des actions dans la profondeur et assurer le soutien des populations.

 Au Mali je commanderai un groupement tactique inter-arme d’infanterie (GTIA). Il y aura environ 400 hommes de la 13e DBLE et 350 autres soldats, venant d’autres régiments. L’objectif est de répondre à un spectre de missions le plus large possible.  Pendant 4 mois, nous aurons pour objectif de combattre et de détruire les groupes terroristes, de continuer la coopération avec les forces du G5 Sahel, en premier lieu avec celles du Mali, et de soutenir constamment les populations pour qu’elles puissent vivre en paix. Sur le terrain, nous nous projetterons en profondeur, loin des zones habituelles, pour surprendre l’ennemi.

 Ce que je veux, c’est remplir la mission avec le coût humain minimum. Plus de dix soldats français sont déjà morts depuis le début de l’opération Barkhane, sans compter les blessés. Il y a des risques constitutifs au métier de militaires. Le sacrifice suprême, pour chacun d’entre nous, est à prendre en compte.

 Ce sera dense et intense. Pendant quatre mois, ce sera du non-stop. 24 h/24. Il n’y a pas de dimanche, pas de jours de repos. On sera dans une période où il fera 30 °C dehors et à la fin, 45 °C. Dans les véhicules, ça peut monter à 70 °C. Ce sont des conditions extrêmement difficiles. Mais on est prêt pour réussir la mission, tout le monde est extrêmement enthousiastes. On cherche à donner la meilleure image de la 13e DBLE. Pour le régiment, c’est un aboutissement. On a à cœur de réussir.

 C’est parce que la 13e DBLE est le régiment de tous les Aveyronnais que je souhaitais aujourd’hui  vous informer personnellement  de ce que nous allions faire là-bas.»

 (Extraits de du point presse : Colonel Guillaume Percie du Sert - Chef de corps de la 13 DBLE)

 

En septembre 2017, dans sa présentation « quelques nouvelles de la Légion », le général Maurin, commandant la Légion étrangère, plaçait la remontée en puissance de la 13 DBLE au sein de la manœuvre d’ensemble de toute la Légion. Pour constituer rapidement un régiment opérationnel, la ressource a été puisée dans les régiments qui, par ailleurs devaient créer une unité élémentaire supplémentaire : « la mission fixée est de créer une unité de combat supplémentaire dans chacun des cinq régiments appartenant à la FOT (2e REI, 2e REP, 1er REC, 1er REG et 2e REG), et de faire de la 13e DBLE qui comptait une soixantaine de militaires permanents aux Emirats arabes unis, un régiment d’infanterie métropolitain à plus de 1200 hommes ».  Plus loin, le général Maurin poursuivait en disant : « Tout cela est possible grâce à la solidité du légionnaire […] Tout cela est possible grâce aux régiments des forces et d’outre-mer […] Tout cela est possible grâce au travail quotidien, de la plus haute qualité, du Groupement de recrutement de la Légion étrangère et du 1er Etranger ,[…] Grâce évidemment à l’état-major du commandement de la Légion, qui a conçu, conduit, coordonné et soutenu cette manœuvre. Tout cela est possible grâce au 4ème Etranger de Castelnaudary, creuset de la Légion étrangère ». La projection aujourd’hui de la 13DBLE est bien le remarquable résultat particulier du chef de corps, comme celui d’un effort collectif de la Légion étrangère.